La première fois que j’ai entendu du chant diphonique, ça m’a fait un choc. 

J’ai découvert ces sons sur un CD de chant tibétain. Pendant 10 ans, tout seul, j’ai essayé de reproduire ce que j’avais entendu. J’ai sans doute fait 90% des erreurs possibles en la matière ! 

Alors, je vous propose ici quelques bonnes raisons de vous mettre au chant diphonique et les étapes pour produire vos premières harmoniques sans avoir à tâtonner pendant des années. 😉

Dit simplement, c’est produire deux sons en même temps avec la bouche.

Pour être plus précis, c’est faire un bourdonnement grave avec votre voix et venir accentuer une des harmoniques aigus de ce son. A l’oreille, on entend un son flûté ou sifflé qui « danse » au-dessus du bourdonnement. 

En voici deux exemples :

  • Une utilisation de ce chant diphonique pour une pratique « méditative », telle qu’il a beaucoup été utilisé en occident depuis les années 60 :

David Hykes – Rainbow Voice (à partir d’1’20 on entend très bien les harmoniques)

  • Un chant contemporain mongole – basé sur des pratiques traditionnelles :

Oirodiin Uria – Altai Khairkhan

Pour comprendre comment ça marche, il faut avoir en tête que n’importe quel son musical, y compris les vocalises, est composé d’un son fondamental – sa note – et d’harmoniques – la fréquence de sa note multipliée par 2, 3, 4, etc. 

Notre oreille ne perçoit qu’un seul son. Mais en fait il est riche de toutes ses harmoniques.

Le but du chant diphonique est alors de sélectionner une de ces harmoniques et de l’accentuer pour la rendre audible.

2. Que gagnez-vous à apprendre le chant diphonique ?

Comme dans beaucoup de pratiques traditionnelles, le chant diphonique était utilisé pour imiter la nature, se relier à ses rythmes et ses éléments. On le retrouve tout autour du monde et plus particulièrement en Mongolie.

 

Aujourd’hui les utilisations de ce chant ont évoluées en Mongolie comme en occident.

Voici donc quelques bonnes raisons de vous lancer dans le chant diphonique :

 

⭐️ POUR LA MÉDITATION :
c’est un chant qui demande de la concentration et qui est fascinant à entendre – on peut rester des heures (oui j’exagère un peu là !) assis, à écouter ses propres harmoniques.

 

⭐️ POUR LE SOIN :

les sons très subtiles produits par la voix viennent toucher les dimensions les plus sensibles de notre corps et de notre esprit – c’est le son typique du soin par la voix !

 

⭐️ POUR LA CONNEXION À L’INVISIBLE :

le chant diphonique est un chant utilisé dans des pratiques chamaniques parce qu’il ouvre nos canaux de perception subtile.

yoga du son

3. Quatre étapes pour produire vos premières harmoniques

Passons à la pratique ! Je vous explique ces 4 étapes soit par écrit en continuant votre lecture, soit dans la vidéo ci-dessous !

Dans cette vidéo je vous présente les 4 étapes pour produire vos premières harmoniques

1. Mettez de la fluidité dans votre voix

 

La première clé pour amplifier vos harmoniques, c’est d’utiliser votre voix avec beaucoup de fluidité.

 

Il s’agit, en fait, de modifier votre articulation – et donc la forme de votre bouche – de manière maîtrisée et sans accoups.

 

Pour cela, vocalisez la séquence de « voyelles » : 

Ou – O – A – é – i 

sur une expire. 

 

Puis l’inverse : 

i – é – A – O – Ou

sur l’expire suivante.

 

Le passage d’une voyelle à l’autre doit être le plus progressif possible.

Peu importe la durée de votre souffle.

Pour aller un peu plus loin, visitez cet article sur comment mettre de la douceur dans votre voix : Pratiquez le son “O” pour plus de calme et d’apaisement

 

2. Nasalisez pour gagner en pression

 

Deuxième clé : la puissance de votre souffle.

 

Comme au Didgeridoo, si vous ne mettez pas assez de pression, vous ne pouvez pas faire ressortir toutes les subtilités harmoniques de votre instrument.

 

Nous allons donc ici apprendre à mettre de la pression dans notre souffle pour que notre voix sonne plus.

 

Nous allons serrer légèrement notre gorge – comme on pincerait un tuyau d’arrosage pour que l’eau sorte plus fort – pour augmenter la pression de notre souffle. Pour cela, nous allons jouer avec les sons nasalisés – les sons qui résonnent dans le nez.

 

Vocalisez la séquence suivante : 

On – En – Un

Puis 

Un – En – On 

sur l’expire suivante.

 

A cette étape, concentrez-vous sur la pression de votre souffle. Votre son doit être puissant et faire vibrer votre nez.

Autant se l’avouer, c’est pas un son très joli… mais vous devriez percevoir quelques harmoniques.

 

3. Positionnez votre langue

 

Troisième clé : la pointe de votre langue au palais

 

Pour que certaines harmoniques de notre bourdon se détachent, il va falloir étouffer légèrement notre son fondamental et accentuer une harmonique.

 

Pour cela, je vous propose ici une méthode qui utilise notre langue.

 

Prononcez le son L.

 

Constatez comme le bout de votre langue se colle à votre palais pour l’articuler. Elle prend la forme d’un crochet.

Vous allez maintenant faire durer ce son L le temps d’une expire, en maintenant votre langue au palais.

Assez naturellement, un autre son va se manifester. Il s’agit souvent du son U. C’est en tout cas celui que nous allons faire maintenant.

 

L – U

Faites bien attention de maintenir le bout de votre langue au palais durant toute la durée du son.

 

4. Recherchez les harmoniques

 

Dernière étape pour produire vos premières harmoniques : associez les pièces du puzzle.

 

Petit récapitulatif : vous avez appris à 

  • mettre de la fluidité dans la séquence de voyelles Ou – O – A – é – i
  • donner de la puissance à votre voix en augmentant la pression de votre souffle,
  • serrer votre gorge et pointer votre palais avec votre langue tout en produisant le son U

 

Bien, maintenant associons tout ça !

 

Faites maintenant la modulation suivante, en maintenant la langue sur votre palais tout au long de la séquence.

Gardez un son tonique, ne laissez pas votre voix ramollir progressivement.

L – Ou – O – A – é – i

 

Sur cette séquence, tout est en place pour laisser apparaître vos premières harmoniques !

Quelques conseils en bonus :

  • Le plus souvent, au début on entend vaguement une ou deux harmoniques au niveau de certaines voyelles. Arrêtez-vous sur une et cherchez à l’accentuer en augmentant la pression de votre souffle.

 

  • Depuis cette harmonique, bougez très doucement votre langue ou vos lèvres pour trouver l’harmonique précédente et suivante.

 

  • l’utilisation des voyelles est un guide pour moduler la forme de votre bouche, mais n’essayez pas de les articuler correctement. Concentrez-vous sur la recherche des harmoniques.

 

  • Allez-y en douceur. Un peu chaque jour pour ne pas forcer sur vos cordes vocales.

 

Point important, serrer votre gorge est l’inverse d’ouvrir votre voix. Or très souvent nos voix sont fermées et retenues. Si vous souhaitez explorer cette ouverture de voix je vous propose un cadeau ci-dessous ! Vous pouvez aussi jetez un oeil à cet article sur l’ouverture de la voix : Et si vous vous sentiez plus à votre aise en vous-même ? Le son A vous aide

 

🎁 Il s’agit d’une mini-formation gratuite qui s’appelle « APPRENEZ À MÉDITER AVEC VOTRE VOIX ». Je l’ai créé pour vous permettre :

– de vous réapproprier votre voix,

– d’explorer le pouvoir guérisseur du son,

– de vous accorder un moment de calme et de ressourcement.

 

Elle contient 6 vidéos avec des exercices guidés pour apprendre à utiliser votre voix pour vous recentrer et une méditation sonore guidée. 🤩

Voici le lien : https://terre-etoilee.fr/#Cadeau%20mediter

 

J’espère que ces conseils sur le chant diphonique vous ont plus et qu’ils vous donneront envie de creuser cette pratique.

 

N’hésitez pas à me dire – en commentaire de cet article – si vous avez entendu vos harmoniques ou à me poser vos questions !

Apprenez à méditer avec votre voix

Découvrez la formation vidéo gratuite

Recevez votre cadeau par e-mail